Lisbonne par un jour pluvieux
Il fait beau aujourd’hui, c’est bien dommage, cela ne met pas vraiment dans l’ambiance du récit que je souhaitais vous conter.
En effet j’ai vu Lisbonne l’autre jour sous une petit pluie que j’aurais presque dit « bretonne », la lumière des lampadaires filtrait et colorait l’air d’une légère lueur orangée. Et j’ai soudain pensé à d’autre horizons à d’autres époques aussi peut être… A une véritable ville de marins, le coude sur le comptoir et la bière à la main, revenant de lointaines contrées. De retour dans leur ville ou bien en escale, pas la moindre impasse en bref, juste un tremplin, un lieu d’envol pour de mystérieux lendemains. Et soudain j’étais transporté dans un ailleurs un peu surprenant (oui ce n’est pas faux je m’emballe vite et mon imagination n’en parlant pas…). Dans cet ailleurs pour commencer le bruit des voitures s’estompait pour être remplacé par les sabots des chevaux, ensuite se fut les odeurs qui se métamorphosèrent sous mes narines ébahis, et l’iode vint me chatouiller les naseaux. Enfin se furent les gouttes que je prenait pour de la pluie qui devinrent des embruns pour mon esprit embrumé par une nuit au bairro alto. Et soudain je fus sur un bateau apercevant au loin la tour de Belem battue par les vents et par les vagues (bon avouant le pour me faciliter la tache j’avais changé de sexe en chemin me disant qu’il serait plus simple ainsi de me fondre ainsi parmi les marins). Ainsi au milieu de mes pairs tous plus poilus et puants les uns que les autres, je me sentais aventurier, ma cale remplis d’épices venus du Cap vert et du Brésil dégagée de douces senteurs dont je bercerais ma famille émerveillée.
Seulement à cet instant là mon pied fourcha sur la route, glissant sur les pavés humide, et se fut le klaxons d’un vieux tramway qui me ramena à la réalité, Merde ! Je suis à Lisbonne mais pas au bon siècle ou pas dans le bon rôle en tout cas, bref, il fallait que je me réveille, que je sorte un peu de mes fantasmes dépassés et que je me confronte au Lisbonne d’aujourd’hui. Une motivation de plus pour échapper à mes pensées : éviter de me faire écraser.
Alors le hasard (ou bien Morgane) a mis un stage sur ma route, puis quelques rencontres pas mal d’images derrière les yeux et la réalité devint plus dense, plus vive bien trop pour oser s’égarer et perdre ne serait-ce que quelques secondes de ce spectacle.